"The Answer Man" : des réponses oui, mais pas de n'importe qui !
Arlen Faber est un écrivain qui doit son succès à un livre qu’il a écrit il y a 20 ans : Dieu et Moi. Pour des milliers de personnes depuis ces deux décennies, il est l’homme qui a parlé à Dieu
et qui a été choisi pour recevoir les Réponses.
Pourtant, Arlen Faber n’a rien du type que l’on s’imagine : il n’est pas bénévole, ne fait pas le bien autour de lui et ne semble pas du tout être un bon chrétien.
Aigri et cynique, replié sur lui-même, il vit reclus chez lui afin d’éviter ses fans prêts à le harceler pour quelques réponses métaphysiques.
Ne dit-on pas que le moral influe sur le physique ? A la suite d’un affreux blocage de dos, Arlen fais la connaissance d’une kinésithérapeute et rencontre également un jeune type paumé,
ancien alcoolique, qui tente de sauver sa librairie de la faillite. Tous deux vont contribuer à bouleverser totalement l’existence de l’auteur ronchon.
Une agréable surprise que ce petit film dont je n’avais jamais entendu parler, réalisé par un total inconnu à moins que le nom de John Hindman ne vous dise quelque chose. ( Dans ce cas, merci de
bien vouloir éclairer ma lanterne.)
Ce personnage d’auteur revêche prêt à tout pour conserver son anonymat est à la source de situations cocasses assez sympas.
Alors qu’il aurait pu aisément devenir gonflant en nous faisant de grands discours bien gnan-gnan sur la vie avec un grand V, John Hindman amène son spectateur à une réflexion : les actions
passées ne constituent pas une personne.
Toute personne peut décider de choisir sa vie, de prendre le contrôle des choses même si tout semblait à l’abandon. « La vie est une histoire de choix. On ne subit rien, on choisit », chacun
possède le libre arbitre, « Libre arbitre d’aller ou pas vers un but ».
Jamais tire-larmes alors qu’il aurait été très facile de tomber dans le pathos avec les vies rapiécées de ces personnages, The Answer Man sait trouver le bon équilibre avec habileté entre la
leçon métaphysique et la comédie romantique. Tout est assez subtilement dosé et c’est d’autant plus appréciable que c’est si peu souvent le cas dans ce genre d’entreprise. On nous épargne le
cabotinage du gamin, merci !!
Côté casting par contre, et c’est bien là le hic, rien de très transcendant… Tout cela manque de saveur… On a du mal à s’attacher vraiment aux personnages alors que le scénario s’y prêtait
vraiment. Jeff Daniels, notamment vu dans Good luck and Good Night et The Hours, n’atteint jamais la dimension que son personnage semblait inspirer. Et Lauren Graham a beau avoir des yeux
magnifiques, on se demande ce qui a poussé le vieil ours à sortir de sa tanière…
Reste tout de même un joli film à voir, qui a le mérite de faire réfléchir un peu tout en divertissant et procurant des émotions. Ce qui vous avouerez est tout de même louable quand on voit ce qu’on voit parfois…
La citation sympa : « Je déteste les répondeurs, c’est comme la vie on ne peut rien retirer ».
Je vous laisse réfléchir là-dessus !